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Sebchab en Guyane
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7 octobre 2007

Hamac story

Bonjour à tous ou bonsoir,

en 2000, le lancement de la première émission de
téléréalité avait créé une polémique que je n'avais
pas compris ; étant au loin. Mais cette «grande peur
de "Loft Story"» dont parle Daniel Schneidermann, avec
panache, je commence à comprendre sa source. Depuis
mon installation dans cette maison du vieux-bourg de
Kourou, j'ai pris l'habitude de m'allonger dans le
hamac, quelques quarts d'heure par jour.
Au départ, lecteur habitué, je reproduisais ma bulle
où aucun bruit, aucunes paroles (ou si peu) ne pouvait
pénétrer. Et puis, une après-midi, j'ai laissé une
brèche s'ouvrir, j'ai écouté les voisins, les ados du
foyer. J'ai  été interpellé non pas par leurs propos
mais par leurs préoccupations, presque philosophiques.
"Raymond" (appelons-le ainsi, pour respecter son
anonymat) se demandait s'il pourrait un jour connaitre
réellement ses parents ? Un autre, Kévin, si
travailler est vraiment nécessaire.
Petit à petit, j'ai laissé tomber mon livre pour
retrouver un épisode hebdomadaire de "Hamac story".
Jean remboursera-t-il les vingt euros à son éducateur
? Gracia obtiendra-t-elle des papiers ? Rien de
passionnant dans ces histoires du quotidien et
pourtant, mon côté voyeur se met en action pour
écouter, espionner, ou quasiment. Du coup, je
comprends mieux que la presse ait pu crier haro face à
ce programme capable de happer les foules de jeunes,
et moins jeunes, en manque de repères.
Que faire ? De mon côté, j'ai décidé d'écouter de la
bonne musique en me mettant dans le hamac. C'est une
méthode comme les autres pour détourner le regard ! Et
puis, parfois, regarder par la serrure des voisins n'a
rien de grave, alors je laisse faire ; "hamac story"
reprend alors son cours.
Je me dis aussi que je devrais écrire aux producteurs
du Loft pour lancer le concept d'un "hamac story" où
l'objectif serait de rester le plus longtemps possible
dans ce lit suspendu. Une sorte d'éloge à la paresse,
antisarko!
Hier, j'ai quitté cette suspension domestique pour me
rendre au festival de jazz de Cayenne. Des artistes du
monde entier étaient venus accrocher des notes dans le
jardin botanique de la ville. J'étais content
d'entendre de la vraie musique, en live. Un beau
moment pour les oreilles.
Rien de très exotique pour cette fois, si ce n'est
dans l'assiette. La semaine dernière, j'ai découvert
le tarot (une racine au goût entre la pomme de terre
et la châtaigne), le kwak (non pas la bière!) et la
papaye en légume; entre autres.
Je prends aussi mes marques à Kourou. J'ai découvert
avec grand plaisir le ciné-club de la ville où les
sièges universitaires en plastique sont inconfortables
mais où la programmation est riche. Premier film :
shower de Zhang Yang qui prouve qu'il a non seulement
un grand talent de conteur mais aussi un style
original pour raconter une histoire simple entre un
père et ses deux fils. L'intrigue tourne autour d'un
établissement de bains publics où fourmille la vie.
Chacun observe l'autre dans son coin d'eau bouillante.
Un fils trisomique apprend quotidiemment à son
paternel que la vie ne vaut rien sans le rire. L'autre
fils, "normal", apprendra à défaire sa cravate pour
voir deux criquets se battre dans une tasse à thé.
Prendre le temps de prendre son temps, ce serait cela
le secret.
Le hamac, toujours le hamac. On y revient sans cesse.
J'espère que vos vies sont pleines d'instants de
quiétude. Merci à ceux qui m'ont écrit. J'espère que
ne n'ai raté aucune réponse perso.
A bientôt
Amitiés
Sébastien

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Commentaires
C
hamcac ou hamac ou ....<br /> ton idée est belle et parasidiaque...comme un hamac sous les tropiques!<br /> bravo
Sebchab en Guyane
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